Les aléas printaniers du verger

Chaque année, il est légitime de s'interroger sur l'état sanitaire de nos arbres fruitiers. C'est la bonne période pour déceler une branche morte qui sera supprimée et observer l'attaque éventuelle de champignons ou d'insectes sur la nouvelle feuillaison. Le cycle végétatif est dans sa phase de production la plus spectaculaire : floraison, nouaison des fruits, pousse des bourgeons qui se couvrent de nouvelles feuilles. C'est la saison pendant laquelle nous rêvons aux futures récoltes, encore faut-il que nos arbres fruitiers puissent développer de beaux fruits sains jusqu'à leur maturité !

Dans nos vergers essonniens nous sommes souvent confrontés au printemps par l'attaque de champignons tels que l'oïdium et la rouille grillagée du poirier.

Début de floraison

Oidium

L'oïdium se caractérise par la formation d’une poudre blanche sur les jeunes pousses. Les feuilles encore tendres sont "farinées" par les filaments mycéliens du champignon. Certains pommiers et poiriers, souvent le cognassier n'y échappent pas.

Ce champignon provoque une chute importante de petits fruits noués. Une différence majeure de température entre la nuit et le jour, une météo humide peuvent déclencher une attaque. Le soufre sous forme de pulvérisation en poudre mouillable est efficace en préventif.




Rouille grillagée

La rouille grillagée se décèle ( voir photo) par la présence sur la face supérieure de la feuille de taches irrégulières orangées, qui évoluent en été par des excroissances verruqueuses au verso du limbe.

Une attaque importante et récurrente chaque année finit par affaiblir les poiriers. Les feuilles, privées de chlorophylle ne fabriquent plus la sève « élaborée » indispensable à la vie du poirier. Les feuilles deviennent orange et tombent prématurément. Les fruits ne sont plus nourris, ils manquent de calibre.

Ce champignon hiverne sur un arbre hôte infecté, le Juniperus (genévrier d'ornement qui ressemble au thuya) ; ses spores sont transportés par le vent.

On conseille un traitement écologique préventif dès maintenant par la pulvérisation d'un purin dilué de prèle. Attention pas de bouillie bordelaise sur les feuilles de fruitiers ( hors la vigne et les tomates), elles seront « brûlées »par le sulfate de cuivre.

Les pucerons cendrés sont des insectes suceurs de sève comme le sont les cochenilles, les cécidomyies, et autres psylles.

Il existe de nombreuses espèces de pucerons et ils ont tous le même cycle biologique. Leurs oeufs passent l'hiver dans les écailles des bourgeons, dans les fentes de l'écorce ou au sol sur des plantes hôtes. Si les conditions sont favorables, il peut y avoir 10 générations par an !. Ils prolifèrent principalement sur les jeunes pousses encore « herbacées », tendres qu'ils peuvent piquer et sucer toujours du même coté, d'où la courbure façonnée sur les jeunes bourgeons.

Un excès d'azote favorise l'attaque de ce redoutable ravageur.

Pucerons

Les pucerons

Cécidomyies

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Psylle

Les traitements d'hivers aux huiles blanches autorisées (colza) sont efficaces pour empêcher l'éclosion des oeufs, d'autre part, la larve de la coccinelle (voir photo) est un prédateur redoutable.

Coccinelle asiatique Lanigère

Le puceron lanigère est éradiqué par un badigeon d'alcool à brûler à laquelle
on aura rajouté quelques gouttes d'huile de lin. Il sera pratiqué à la main, au pinceau directement sur les bourgeons attaqués.



Auteur  : Claude Ollivier Texte publié dans le Magazine le Républicain de l' Essonne    Mai 2012, sous la rubrique Jardin.

Les photos sont de H. Fourey  (05/2012)  Droits Réservés