Janvier c'est l'hiver...
Doit-on redouter l'hiver au verger ?
Les conséquences des épisodes neigeux successifs que l'on a vécu en Ile de France à la fin de l'automne et au début de l'hiver 2010-2011, Bien au contraire, une bonne période de froid est attendue chaque année par les arboriculteurs. Bien marqué par des précipitations neigeuses prolongées, cet hiver précoce, S' il y a une saison que nos arbres utilisent pour stimuler leur fructification : c'est bien l'hiver. |
L'intérêt du froid pour les arbres fruitiers. Le froid est nécessaire pour lever la « dormance »(*) qui s'est enclenchée au début de l'automne lorsque les jours se sont nettement raccourcis et que l'éclairement du soleil est plus oblique. Le climat et les températures exercent une action directe sur le développement Chez les arbres fruitiers, l'évolution des bourgeons puis la floraison résultent de deux phénomènes successifs : - 2 La satisfaction des besoins en chaleur qui permettent la croissance des bourgeons. |
(*) La « dormance » se définit par un type de vie végétale ralentie pendant laquelle les bourgeons vont s'arrêter de croître puis se couvrir d'écailles. Ce phénomène est propre aux espèces ligneuses dont font partie les arbres forestiers de nos régions tempérés.
Les exigences climatiques sont induites dans les gènes des variétés, on ne peut pas impunément déplacer tous les fruits dits de terroir.
La Doyenné du Comice fait merveille en Val de Loire
alors que la "Passe Crassane" demande un climat plutôt semi-continental.
Les scientifiques ont défini le nombre d'heures de froid pour assurer une bonne floraison
par la méthode des sommes de températures moyennes journalières inférieures à 7, 2° C
et cela à partir de début novembre.
La date de démarrage du calcul peut-être différente selon les stations fruitières.
Une variabilité existe selon les espèces: 650 à 1000 heures pour l'abricotier, 700 à 1100 heures pour le pêcher, 800 à 1200 heures pour le prunier, 1000 à 1300 heures pour le cerisier, 1100 à 1500 heures pour les pommiers et poiriers.
Les besoins en froid sont normalement satisfaits de décembre à fin février. Ces chiffres ne désignent qu'un ordre de grandeur.
Que doit-on pratiquer en hiver au verger ? Hors période de gel : Vérifier le palissage, retendre les fils, consolider les tuteurs. Mettre en ordre les espaces de circulation, ramasser et bruler les feuilles, les fruits atteints de moniliose et pourris. Chauler la vigne, les troncs des fruitiers à noyau pour atténuer, voire éradiquer les maladies telle la bactériose que l'on décèle sur l'abricotier par un suintement de gomme de couleur brun-orangé. Faire les traitements fongicides (bouillie bordelaise), et une année sur deux, ceux insecticides et acaricides (huile blanche). Pratiquer dès maintenant le binage pour remonter les larves qui seront décimées par les oiseaux et le gel. Eliminer la mousse, les lichens, le gui en l'enfermant pendant deux ans dans un sac en plastique noir bien opaque, privé de photosynthèse le « suçoir » va dégénérer et disparaître sans mutilation de l'arbre. Nettoyer et cicatriser les anciennes blessures. Restructurer les vieux poiriers ils supportent bien les tailles radicales et repercent de nombreux bourgeons. C'est moins spectaculaire sur le pommier pour lequel il faut nécessairement laisser des tire-sèves. Il en est de même pour le prunier. Des coupes de grosse section sur un cerisier ne seront pratiquées qu'au moment de la récolte. |
Commencer la taille fruitière sur les arbres les plus calmes. Prélever vos greffons.
Anticiper le gel et protéger les jeunes arbres en pépinière, notamment les figuiers nouvellement plantés dont les pousses automnales sont encore herbacées. Fumer vos arbres, si vous ne l'avez pas fait à l'automne, avec un engrais peu riche en azote. |
Rentrer les agrumes, sauf si vous avez la chance de posséder un mandarinier « satsuma ». Cet agrume forme un bel arbuste au port légèrement pleureur. Il résiste à -10 /-12°, ses fruits acidulés sont jaune orangé avec des zones lavées de vert même à maturité.
Pendant les périodes de gel:
Si la prévention a été bien faite, pas d'inquiétude. On se repose.
Essayer de nourrir vos oiseaux tellement utiles pour la lutte contre les insectes ravageurs.
Proposer leur à un endroit ensoleillé et à l'abri des morsures du vent glacé : des graines, de la graisse, des pommes coupées en demi-lune, elles contiennent du sucre et de l'eau qui ne gèle pas tout de suite.
Bon courage et Bonne Année.
Claude OLLIVIER
Texte publié dans le Magazine le Républicain de l' Essonne Janvier 2011 , sous la rubrique Jardin.
Photos H Fourey 01 / 2011 , tous droits réservés .